mardi 3 mai 2011

Métronome

Début 2000, galvanisé par la sortie de Premier Symptôme, je décide de produire et réaliser la compilation 5 titres Métronome.


Pour l'occasion, en plus de mon propre groupe, j'en profite pour inviter le groupe de Djeust : Orphelins, Karlo Gambino, le groupe Chang-Afan (duo composé de Loo Chang et Afan, un ami de Cobalt), ainsi qu'un groupe avec qui j'avais sympathisé sur internet, BBT.

Les titres sont enregistrés séparément par les différents intervenants et si les invités s'en sorte plutôt bien, de notre côté nous prenons un peu plus de temps pour livrer quelques choses d'un niveau plus élevés que sur notre précédente production. Le niveau reste encore faiblard, notamment au niveau du débit et des flows, mais textuellement le groupe commence à trouver ces marques et les productions commence à ressembler à quelques choses. Je produit deux titres sur la compilation, le titre de LSD, évidemment, "Notre code d'honneur" ainsi qu'un titre solo sur lequel j'invite Karlo Gambino, "Jamais 9 sans 3". Ce morceau reste le plus réussi des deux et sera l'un des premiers titres sur lequel je commence à pleinement me lâcher sans tenter d'imiter d'autres rappeurs ou de me créer une fausse imagerie basé sur le gangstérisme ou le grand banditisme.

Le disque aura le droit à quelques reviews polies de la part de la presse de l'époque ainsi que sur quelques sites internet spécialisés.



Sur les 300 exemplaires pressés, une centaine seront vendues sur la durée, une autre centaine seront offertes et envoyés à titres promotionels et les 100 exemplaires restants seront offerts lors d'opérations promotionnelles sur mon site internet.

La promotion du disque me permettra, notamment, de rencontrer Tekilatex de TTC ainsi que Mouloud Achour (à l'époque journaliste dans le magazine Radikal et manager de TTC et La Caution) qui deviendront de très bon amis et avec qui j'en viendrais à régulièrement collaborer à l'avenir. Mouloud réalisera notre première interview en nous interviewant pour la rubrique underground du magasine Radikal.

De gauche à droite sur la photo, Moi, Alex, Balifi, Djeust (Orphelins) et Cobalt.

Concernant les autres groupes, Djeust finira par quitter le groupe Orphelins, Karlo Gambino et le reste de son groupe finiront également par se séparer, je perd rapidement le contact avec BBT et Chang-Afan s'enfermeront dans un perfectionnisme proche de la paranoïa artistique les poussant à repousser encore et toujours leurs différents projets à l'avenir.

LSD "Premier symptôme"

Eté 99, le rap devient ma priorité, même si la production reste une partie très importante de ma musique, et je change de pseudonyme pour devenir Roméo Buscemi. A l'inverse, d'une façon quasi-schizophrène, Donnie Brasco deviendra mon alter ego et s'effacera de plus en plus jusqu'à disparaître complètement l'année d'après. C'est au même moment que je découvre également les joies d'internet et nous décidons avec Cobalt de recréer immédiatement un groupe que nous baptisons LSD pour La Sinistre Division (aucune référence aux SS je vous rassure) avec l'idée d'axer la promotion du groupe quasiment uniquement sur internet (idée assez rare à l'époque, surtout en France, alors que n'existait pas encore Myspace, Facebook et compagnie), grâce au talent de Cobalt, informaticien de métier et surtout de très haut niveau.

Dans la foulée, nous décidons de sortir notre premier EP 5 titres : "Premier Symptôme", principalement par impatience (un de mes trait de caractère qui m'aura apporté plus d'ennuis qu'autre chose) et d'une façon inconsciente probablement pour faire un peu la nique à Karlo Gambino et Djeust partis vers d'autres horizons (uniquement par souci de compétition, une composante très présente dans le rap). Par paresse, soucis d'économie et surtout manque de recul, nous enregistrons très rapidement les 5 titres dans notre chambre, sans même passer par un studio professionnel et sans faire de mix ni mastering (opération que je ne connaissais pas à l'époque n'ayant aucune connaissance professionnelle des différentes étapes d'enregistrement d'un morceau). Même problème pour la pochette, que nous réalisons nous même en quelques jours et qui en plus d'être franchement laide est remplie de fautes de frappes et d'orthographes (un peu comme cet article en gros). Le CD est pressé à 300 exemplaires (le minimum possible, au moins une chose de réfléchi dans le projet) et sur les 300 exemplaires, une 30e sont vendus en magasin (un grand merci au vendeurs qui nous ont soutenu alors que le titre ne le méritait vraiment pas), une 30e sont vendus à la famille et aux amis et une quarantaine seront offerts ou envoyés à titres promotionnels. Les 200 exemplaires restant ont longtemps servi comme boitier de remplacement pour ma société (j'y reviendrais plus tard) et finiront à la benne lors d'un déménagement en 2005, ce qui était clairement la meilleur chose à faire.

Objectivement, le disque n'est clairement pas bon et l'ont peut même dire qu'il est carrément franchement mauvais. Si jamais vous avez eu le malheur de faire partie des rares personnes l'ayant écouté, cela reste probablement l'un des plus mauvais disques de rap sur lesquels vos oreilles ont pu se poser. Les thèmes sont ridicules (de l'égotrip, un texte sur le FN, du freestyle, ...), les flows offbeat et posés sans aucunes convictions (quasiment tous ont été posé en une seule et unique prise d'ailleurs) et les productions sont plates, très mal mixés et basés quasi-uniquement sur des samples de violons (3 titres sur 5, un autre étant basé sur un sample d'orgue et le dernier étant composé sur un logiciel de synthé virtuel), à cause principalement de mon obsession à l'époque pour les productions de Havoc de Mobb Deep.
Notre arrogance nous poussa même à envoyé notre disque au différent magazines et sites web Hip-Hop en vue d'une éventuelle critique. Ils ont tous eu la décence et la gentillesse de ne pas nous faire plus de mal que nous ne nous en faisions déjà et ils ont tous préférés nous ignorer poliment plutôt que de nous humilier publiquement. Je les en remercie encore aujourd'hui.

PS : Comme pour l'article précédent, aucun extraits ne sera disponible pour ce disque, les réécouter pour les encoder serait une punition trop forte.

Les débuts

En 1995, âgé d'à peine 14 ans et fascinés par le hip-hop depuis plusieurs années, je me met dans l'idée délirante de devenir DJ/Auteur/Compositeur/Interprète et commence à produire quelques mix-tape sur CD (l'un des avantages à déjà avoir un graveur de CD, la plupart des DJ étant obligés de les sortir sur cassette à l'époque, l'autre avantage principal ne vous regarde pas) sous le pseudonyme très recherché de Donnie Brasco.

Niveau mix et technique rien de bien intéressant (pas facile avec une seule platine et deux mains gauches), mais la qualité des mix-tape était rehaussé par une sélection de titres assez riches et pointus tirés de mon énorme et impressionnante collection de disques de l'époque. Les CD tourneront et me créeront une petite renommée dans les quartiers environnants.

Dans la foulée, séduit par la facilité d'utilisation d'un logiciel de création musicale grand publique destiné à la techno, je me met à la "production" en créant des instrumentaux sans aucune science de la musique ni du rythme. En résulte des boucles off beat, mal découpé et souvent de très mauvais gout couplés à des breakbeat mou du genou.
Au bout de quelques mois de travail et une très nette amélioration dans la recherche et découpe des samples, ainsi que sur le rythme, je me met également au rap et à l'écriture avec les mêmes lacunes qu'à mes débuts dans la production musicale.

Un an plus tard, après plusieurs sessions de travail en groupe (entendez par la après plusieurs après midi à freestyler, jouer à la console et se vanner), je commence à créer des morceaux, principalement en utilisant les enregistrement des sessions freestyle, et je décide (à ma propre initiative, sans même demander leurs avis aux principaux intéressés) de créer le groupe Les Affranchis de Paris (à ma décharge je rappelle que j'avais une quinzaine d'années). Le groupe était composé de moi même, de mon alter-ego Roméo Montague (conceptuellement je voulais faire croire à deux personnes différentes entre le producteur et le rappeur), Mista X (mon frère, qui se rebaptisera Cobalt assez rapidement), mon meilleur ami Karlo Gambino (nom que j'ai choisi, pour éviter la gêne d'inscrire son pseudonyme Marc Dorcel sur mes mix-tape) et d'un camarade de classe de Cobalt : Djeust, le seul membre du groupe à avoir un niveau correct, étant donné que nous étions tous de parfaits amateurs, très mauvais mais également très heureux de s'amuser et de pouvoir poser sur CD tout nos délires et divers concepts.

Entre 97 et 99 nous enregistrâmes une quarantaine de morceaux répartis sur 5 album démo (pas la peine de demander des morceaux voire des extraits, les dossiers sont trop compromettant  pour être dévoilés), jusqu'à la scission du groupe en cours d'année, Djeust allant rejoindre le groupe Orphelins avec des amis de fac (Balifi et Alex) et Karlo Gambino parti créer un groupe avec son cousin Pierre-Philippe et leur ami Synaps (j'ai oublié le nom du groupe, désolé les gars). Bien évidemment, étant donné l'amateurisme dont faisait preuve le groupe (pas de concerts, pas de maquettes, pas de répétitions, ...) la scission se fit sans animosité et la marge de progression étant de toutes façons très faibles, voire carrément inexistantes, au niveau texte et flow, nous aurions été de très mauvaise foi si nous leurs en avions tenu rigeur. Niveau production je m'améliorais petit à petit et je commençais à créer mes break moi même et n'avait plus besoin de sampler des breakbeat. Le niveau restait tout de même très faible, voire carrément mauvais pour être tout à fait honnête.


Présentation

Bonjour à toutes et à tous.

Ce blog a été crée dans l'optique de faire un petit bilan de ma "vie d'artiste", aujourd'hui en suspens, d'auto entrepreneur et tout simplement d'homme. Il ne s'agit en aucun cas d'ego-centrisme, de nostalgie ou même d'un moyen de promotion, mais tout simplement d'un petit regard dans le rétroviseur à l'approche difficile de la trentième année.

Vous pourrez y trouver des review détaillés de mes différentes projets et travaux, ainsi que des sons (la plupart inédits) gratuits et téléchargeable.

J'espère que vous prendrez autant de plaisir à découvrir, ou redécouvrir pour certains, cette part de mon histoire et peut-être aussi de mon avenir (qui sait, j'y prendrais peut-être du plaisir à la longue).

Read and enjoy.